Colonel Watier, commandant le
bataillon de l'Aube, à la citoyenne Messin, négociante
à Nantes, Les Cayes, 23 janvier 1793Nous arrivâmes
aux Cayes et deux jours après, j'ai parti avec trois
cents hommes pour repousser les brigands ce que j'ai fait
jusqu'aux mornes, j'ai rentré en ville suivant l'ordre
qui m'avait été donné (...) perdu 115 hommes par
maladie à l'époque où je suis (...)
Capitaine Delaffertey au citoyen Delaffertey, au
Mosny, près Piney, par Troyes, Les Cayes le 18 janvier
1793
Le climat a été jusqu'à présent l'ennemi le plus
cruel que nous ayons eu à combattre. Nous comptons 120
hommes de moins dans notre bataillon et en partie les
hommes les plus forts et les plus robustes (...)
Amiot à son père, médecin à Loches, district de
Bar-sur-Seine, Les Cayes, 21 janvier 1793.
On nous donne bon pain et bonne viande (...)
Baudot à Mlle Henrion à Troyes, Les Cayes, le 8
décembre 1792
Nous n'avons pas tous nos aises, étant couchés sur
la terre couverts d'une toile qui, à peine nous garantit
de la pluie, nourris de viande salée et sans cesse sur
nos gardes (...)
Berlingue à ses parents à Brienne, Aube, Camp Ducis,
le 24 décembre 1792
Beaucoup de volontaires tombent malades, ils le sont
quatre jours au bout desquels ils meurent (...)
Bricaud à M Bernard, entrepreneur à Nantes ; les
Cayes, le 12 décembre 1792.
Cela est plutôt un brigandage que non pas une guerre
car nous tuons sans voir notre ennemi, il se met dans les
halliers jusqu'à venir à portée de pistolets sans
qu'on les voyent (...)
Gensterbloem à sa femme à Bergues, Les Cayes, 1er
décembre 1792
Guerre bien plus cruelle que celle de France par la
raison que l'on ne fait point de prisonniers de guerre,
autant de pris, autant de coupés en morceaux, une autre
raison parce que nous en sommes pas habitués à monter
les mornes comme les nègres et que la chaleur nous gêne
beaucoup. (...) ils livrent leurs combats ordinairement
les fêtes et dimanches, ils n'ont absolument foi qu'à
ces jours-là. Le 1er dimanche (21 octobre), que nous
avons été campés ils ont ataqué un de nos camp
compozé de 50 volontaires de notre bataillon et 52
mulatres. Ils avez déjà entouré le camp et baré le
chemin avec trois ou quatre cents nègres pour qu'on ne
peut pas donné de secours à nos frères, mais nous
avons formé plusieurs détachements pour entouré ces
brigands, chose qui nous a très bien réussi, nous en
avons temps tué que blessé une centaine. Nous les
trouvions étendu comme des chiens dans les cane à
sucre. Nous leur coupions la tête, les oreilles pour les
raportés à notre camp, c'était une vraie jouissance
pour nous. Observez que quand ils vienne ataqué, ils
sont le plus souvent au nombre de deux ou trois mille et
nous le plus fort de nos camps, il n'y a que trois cents
hommes mais bien retranchés, voilà notre avantage. Ils
ont ataqué tous nos camps par pluzieur reprise mais ils
ne peuvent parvenir à leur bute. Ils voudraient prendre
un camp pour avoir la munition de guerre ainsi que les
armes et tué bien atadu ceux qui compozerai le camp.
Mais ils sont très melle reçu partout où il s'adresse
car on leur en tue beaucoup et blesse davantage. Ils ne
nous en ont tué que six et blessé environ une
vingtaine. Ils ont cependent entré dans un de nos camps
le 1er dimanche de ce mois (2 décembre), où ils ont
bien manqué d'en venir les mettre. Eureusement qu'on
c'est bien vite emparé d'une pièce de canon qu'il y
avait dans le camp, on l'a braqué sur eux, d'après cela
vous pouvez vous imaginer qu'il nous a resté quelque
tête. On en a même trouvé étent tué qu'il avait
encore du biscuit dans les mains ainsi que dans la
bouche. Ils étaient déjà une grande cantité dans la
cambuze où on a été obligé de faire feu dessus pour
les fer sortir. Il y avait malheureusement un volontaire
qui été couché dans la cambuze qui avez la fièvre. Il
a été brulé parce que le feu a pris à la cambuze et
tout ce qu'il y avait dedans a été brulé. Nous avons
atrapé pluzieurs negres qu'il nous raporte qui
"ganiez grand gou ou Platon" et qu'il n'on
preque plus de poudre pour former leur ataque. Ils font
prezentement des flèches qu'ils empoisonne croyant de
résisté contre les armes à feux. "ce mot de gran
gou" signifie qu'ils ont grand faim à l'endroit où
ils sont qu'il se nomme Platons où il forme quatre
camps. Ils ont aussi une manie de crié quand il se batte
pour faire peur à ceux avec qui y se se bate. Ils crie
"coupé tête à li, coupé bras a li, coupé jambes
à li, amaré li" qui signifie de coupé la tête,
les bras, les jambes et d'ataché. Ils ont aussi des
calbasses qui remplise de petit caliou pour fair du bruit
et des rozos qu'il souffle dedans pour ogmenté leur
sinfonnie mais nous sommes bien au fait de leurs bêtises
sa fait que nous n'en avons aucune peur.
Rocton à Mlle Journes, à Laval, Les Cayes, 1er
décembre 1792
En cas que nous soyons pris, il n'y a point de grâce
à espérer, ces messieurs nous coupent en morceaux pour
nous apprendre à vivre ce qu'il y a de particulier c'est
que personne ne désire faire un tel apprentissage (...)